Traumapsy
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Faire reconnaître le traumatisme psychique, aider les personnes qui en sont victimes et former les professionnels de santé à sa compréhension et à sa prise en charge. Association à but non lucratif, sans appartenance philosophique, politique ou religieuse.

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Traumapsy | Savoir | Témoignages | L’accident de voiture

L’accident de voiture de Céline


Cela fait déjà un an que j’ai eu un accident de la route alors que j’étais en formation professionnelle.

Physiquement, je n’ai eu qu’une entorse aux cervicales. J’ai glissé avec mon véhicule sur du gasoil perdu par un camion inconnu. J’ai fait des tonneaux et je suis tombée dans un champ situé à 2 mètres en contrebas. Pendant que je partais dans le vide, j’ai eu l’impression que j’allais mourir, que la fin était là, j’ai pris une grande respiration (savourer un dernier moment avant de souffrir) et j’ai fermé les yeux. Puis quand tout s’est arrêté, j’ai rouvert les yeux ; ma voiture était sur le toit et il faisait noir, elle était contre la remontée du champ ; j’étais vivante, je n’avais pas mal ! J’ai décidé de sortir du véhicule, j’ai retiré ma ceinture j’ai essayé à 2 reprises, mais j’étais coincée. Mon bras était encore dans la ceinture. Quand j’ai compris, je suis tombée sur la tête et je suis sortie par l’arrière. Là, une dame, celle qui m’avait fait des signes pour m’avertir de l’autre accident qui avait eu lieu à cause du gasoil quelques minutes avant, m’a dit de courir et d’aller dans sa voiture car d’autres voitures allaient tomber. Je l’ai suivie et je me suis sentie envahie d’un grand vide, je ne comprenais pas ce que les gens me disaient, j’étais ailleurs. Comme vidée.

On m’a transportée à l’hôpital et je me sentais seule, personne à qui parler, comme si les blessures physiques étaient urgentes, que seul mon corps comptait, mais que moi je n’existais pas.

Je suis sortie de l’hôpital et de retour chez moi, les migraines, les pleurs, le cerveau en compote (comme si j’avais une énorme pression). J’étais seule mais vivante et tellement triste.

Un mois plus tard, j’ai dû reprendre la formation et reconduire, j’ai essayé de passer par d’autres chemins pour arriver à mon stage. Je roulais à 30KM/H, je me faisais klaxonner, doubler, j’énervais tout le monde et moi la première. J’étais tétanisée, je n’arrivais plus à respirer, j’avais l’impression que j’allais tomber dans les pommes. Et quand j’arrivais sur le lieu de la formation, je remerciais Dieu de m’avoir épargnée et je pensais tout de suite que je devrais repartir le soir et j’angoissais. Alors pour m’aider, je coupais mon parcours en trois étapes pour me calmer et reprendre la route pour y arriver. Pendant cette formation, je n’arrivais plus à me calmer, lorsque j’avais fini ma semaine, j’essayais de me relaxer et d’oublier, mais dès le dimanche matin, l’angoisse reprenait : il faudrait reprendre la route. Du coup, je n’arrivais plus à vivre, je ne vivais que des moments de stress. La formation s’est enfin terminée.

Maintenant, je n’arrive plus à conduire : je scrute la route à la recherche de la moindre trace de quelque chose qui me ferait glisser et perdre le contrôle du véhicule. Je fais ma pression de pneu à chaque fois que je dois faire de la route. Lorsqu’ il y a des champs en contrebas, l’angoisse m’envahit. Je souffre de cette situation. J’habite la campagne et pour travailler, je suis obligée d’aller dans les grandes villes environnantes (30 km quand même). Je rêve d’une route rien que pour moi, sans contrebas.

Du coup, je n’ai pas d’expérience professionnelle suite à cette formation et je fous ma vie en l’air.

Alors, que je devrais enfin vivre pour moi, faire un métier qui me plait, je suis enfermée dans ce problème car je ne postule plus en ville et le boulot de secrétaire est rare. Quand j’arrive à décrocher un entretien, on me répond que je n’ai pas d’expérience. Alors je crois que l’intérim pourrait m’aider, mais il faut que j’aille en ville à 30 Kms et c’est insurmontable : ma qualité de vie serait différente car je serais encore dans le stress continuel. Tout me fait peur, j’en ai marre d’être prisonnière de cet événement, depuis cet accident, je ne fais plus rien, je me coupe du monde.

Je suis triste et je suis responsable de mon malheur car je n’arrive pas à surmonter cela. Je suis allée voir un hypnotiseur en espérant qu’il m’effacerait ces minutes de ma vie mais, ça n’a servi à rien, je me sens impuissante. Je rêve toujours d’accidents. Mon dernier rêve est qu’un camion de gaz se renverse sur ma voiture garée juste devant la maison et que je cours avec ma famille au fond du jardin car cela va exploser. Tout, tourne autour de cela. Je ne contrôle rien et les catastrophes s’enchainent dans mes cauchemars.

J’ai pensé aller voir un psychiatre (j’en ai vu un pour mes problèmes d’éducation dans mon enfance et il a était super). Il m’a beaucoup aidé pour ces problèmes. Je doute qu’il puisse m’aider en la matière (pour l’accident). Je sais déjà que de toute façon, il y a très peu de chance que cela recommence. Qu’il ne peut rien m’arriver. C’est ce que le monde dit toujours. Mais c’est plus fort que moi, j’ai beau me raisonner, mon inconscient est plus fort que mon conscient.

Dites-moi s’il vous plait si quelqu’un spécialisé dans ce problème existe dans mon environ.

Aidez-moi à surmonter ce handicap qui me bousille la vie. Que je puisse retrouver ma joie de vivre et vivre enfin !

Merci

Céline

Dernière mise à jour le vendredi 31 août 2007